Auteur: Alison GOODMAN
Éditeur: Gallimard
576 pages
Paru le 18.08.2016
19€50
A partir de 14 ans
Fantastique
Éditeur: Gallimard
576 pages
Paru le 18.08.2016
19€50
A partir de 14 ans
Fantastique
Résumé
Londres, avril 1812. Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le monde.
Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage.
Mais d'étranges faits surviennent qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence :
une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et
Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse.
Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons
qui ont infiltré toutes les couches de la société.
Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite
de privilèges et d'insouciance pour basculer dans un monde terrifiant?
Originalité: 4,5 /5.
Qualité de l'écriture: 4,5 /5.
Psychologie des personnages: 4,5 /5.
Immersion dans le récit: 4 /5.
Mon avis
J'ai beaucoup aimé ce roman qui a pourtant mis du temps à démarrer. J'ai vraiment failli laisser tomber tant je trouvais le rythme affreusement long. Car en effet, l'auteur utilise 200 pages d'amorce pour la mise en place de l'univers et de présentation des personnages.
Les chapitres sont plutôt longs et trois d'entre eux peuvent couvrir ne serait-ce qu'une seule journée! Hors, à cette époque, on ne peut pas dire que les journées d'une jeune demoiselle de la haute bourgeoisie soient si palpitantes. Aussi, je me suis un peu ennuyée au début de ma lecture. Passé ce délai, enfin intervient l'élément surnaturel avec son lot de révélations à la fois sur ce monde caché, mais également sur le bien mystérieux et attirant lord Carlston.
L'originalité liée à la nature de ces créatures et à leurs détracteurs est inédite, très intéressante. Le caractère obscène de leur façon de se repaître est bien représenté. C'est même exacerbé par le niveau de langage soutenu et le milieu dans lequel le personnage et le lecteur évoluent depuis le début, c'est à dire l'aristocratie. Il n'est pas question de sexualité: son oncle veille à ce que Helen ne porte aucun décolleté et n'hésite pas à exprimer sa désapprobation le cas contraire. Elle-même énonce plusieurs fois sa crainte de se montrer trop dévergondée pour le goût des hommes respectables. Aussi sommes nous frappés autant que Helen par le dégoût et la répugnance du mode opératoire des Abuseurs.
Alison Goodman est très douée pour mettre en place et faire vivre un univers particulier. Le décor lié à l'époque de la Régence est en place grâce aux tenues vestimentaires, aux us et coutumes entre grandes gens de la société, aux bavardages parfois frivoles, aux nombreux bals etc. Sans oublier les lieux mal famés et les descriptions sensorielles associées. L'auteur fait frémir nos narines en décrivant les odeurs nauséabondes avec une précision hors pair, projetant le lecteur des salons richement décorés aux bas fonds de Londres en un tour de plume.
J'aime beaucoup cette dualité, en fait. Heureusement que l'intrigue ne se déroule pas seulement dans les hautes sphères et qu'il y a ces moments inquiétants qui mettent Helen et le lecteur dans des situations nouvelles et risquées.
Helen est un personnage que j'ai beaucoup apprécié. Elle est très loyale envers ses amies, allant jusque braver les on-dits. Ayant perdu ses parents très jeune, elle fait preuve d'une grande autonomie et d'un caractère affirmé. La bravoure en fait partie et par la suite, l'intrépidité va s'ajouter, même si on sent grandement sa réticence à entrer dans un cercle secret de combattants du Mal. Ne serait-ce que parce-que depuis toute petite, sa vie est dictée par les règles de bienséance, entraves de taille contre les prérogatives liées au Club des Mauvais Jours. Il est normal que la découverte de sa mission secrète soit bouleversante.
Elle peut cependant compter sur Darby, sa femme de chambre, et sur lord Carlston, malgré sa froide personnalité et son regard perçant. Leur relation est plutôt désarçonnante, avec la confrontation des deux caractères qui fait des étincelles. Ils s'exaspèrent mutuellement mais ont besoin l'un de l'autre pour accomplir la tâche qui leur est dévolue. En tant qu'êtres Elus, ils ne peuvent se dérober et doivent apprendre à se faire confiance.
Pas mal de révélations sont apportées dans ce tome-ci mais évidemment, il en reste encore à venir et notamment sur la mère de Helen et la défunte épouse de Carlston. De grands enjeux semblent se profiler à l'horizon avec un changement drastique pour Helen si elle souhaite mener à bien sa mission. Nul doute que l'auteur réserve encore son lot de surprises!
Je conseille grandement ce roman, cocktail détonnant de bals dansant et combats contre des créatures parasites maléfiques.
Note globale: 7,5 /10.
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